RPE 2009 : Côté assistance.
Domi a tout préparé dès le jeudi et nous démarrons de Feyzin le vendredi 29 à 15h. C'est dès cet instant que commence la course, car l'autoroute A7 est coupée entre Lyon et Vienne à cause d'un grave accident qui s'est produit vers 11h30. Cela nous oblige à prendre les chemins de traverse pour gagner le sud de Vienne en 1h15 pour 50 km, alors qu'il faut en temps ordinaire 20 mn par l'autoroute !
La vitesse est limitée quasiment tout le long à 110 km/h (et ils sont là, en plusieurs endroits !) à cause du trafic assez dense, et nous arrivons enfin à Saint Rémy de Provence à 18h45, alors que le briefing est commencé depuis un quart d'heure. Patrick François annonce quelques modifications de dernières minutes sur le parcours, (travaux, simplifications à certains endroits...). Et nous précise que certains passages litigieux seront fléchés, hormis dans les villes.
Le lendemain, nous démarrons de Saint-Rémy à 9h15 (seulement) car Loïc et Cécile ne nous ont rejoints que dans la nuit à 00h30. Fallait bien les laisser un peu dormir... C'est donc, un peu stressé que Domi est juste à l'heure pour prendre le départ avec les autres concurrents à 11h (départ avancé d'une heure). Il fait beau, assez chaud, et les prévisions météo sont bonnes pour les 24h à venir.
La première partie sera neutralisée jusqu'à Malaucène où les cyclistes s'égrènent rapidement pendant l'ascension du Ventoux. Domi y passe en 4ème position, avec Jean-Pascal Roux. En effet, ce dernier roule "en dedans", car nous lui faisons également son assistance en attendant que J-Michel Hurter prenne le relais dans la soirée pas avant 21h. Sans entrer dans les détails, nous avons embarqué un vélo de CLM pour JP, qui souhaite l'utiliser d'Aurel aux gorges du Verdon.
Tout se met en place dans la voiture d'assistance : conducteurs par rotations, Loïc et A-Marie, et Cécile gère plutôt nourriture et boissons, car moins à l'aise au volant, surtout pour venir à la hauteur du cycliste.
Tout se passe bien jusqu'à Aurel, (13h42) où nos 2 coureurs sont l'un derrière l'autre, et où JPR prend son vélo de CLM. Le plan est de l'échanger de nouveau juste peu avant le PC n°4.
A nous 3, il faut être vigilants pour le parcours, car même si Dominique en est à sa 6è édition, et Loïc à la 4è dans l'assistance, on ne peut jamais tout connaître par cœur et les changements d'itinéraires peuvent être piégeux...
Au contrôle n°2, Valensole (16h30), JPR a pris 5 mn d'avance sur Do, mais cela reste bien gérable. C'est là que nous verrons Patricia Berthelier que Domi a doublée et qui arrive au contrôle juste au moment où nous repartons.
Et le premier gros incident de parcours se produit juste après, dans Riez, pourtant classique. Pensant bien faire, nous avons précédé les coureurs car Loïc savait que c'était "merdique"... Et le temps de reconnaître, de se garer, et de se placer au carrefour stratégique... J-Pascal et Domi sont déjà passés, en se trompant ! Nous revoyons assez vite JPR là où la voiture est garée (il connait mieux la région ?) ; mais pas de Domi ! Interpellation d'un motard pour repérer Domi, appel sur le portable...qui est resté dans la voiture ! Domi arrive dans une rage folle avec quelques 15 minutes de retard sur JPR. Domi nous somme alors de rester derrière lui ! Au détriment de JPR... Pour nous consoler, nous nous disons que nous avions bien convenu avec J-Pascal, qu'en cas de problème, la priorité serait donnée à Dominique... Suite à cette erreur, un concurrent lui est passé devant...
Nous restons donc derrière Domi et il pointe au PC 3, Aiguines à 18h23. Gisèle et David sont là et nous disent que JPR a une quinzaine de minutes d'avance. Il s'est ravitaillé, car cela fait bientôt deux heures que nous l'avons quitté.
Domi s'étant calmé, il nous donne le feu vert pour le lâcher et rejoindre JP. Nous allons devoir le courser dans les Gorges du Verdon. Loïc est au volant et nous rejoindrons JPR seulement vers le Point Sublime. Désolés de l'avoir ainsi laissé "tomber", nous lui expliquons le pourquoi, procédons à l'échange du vélo. Nous lui donnons deux bidons et des barres de manière à ce qu'il soit autonome jusqu'à ce que J-Michel le rejoigne. Compte tenu de l'avance qu'il a prise sur Domi, nous convenons en effet, que nous ne pouvons plus le ravitailler, ce qu'il admet tout à fait et ne semble pas nous en vouloir. Nous faisons demi-tour pour remonter sur Domi, qui esquisse même un sourire quand ils nous aperçoit à contre-sens. Nous nous replaçons derrière lui. Dans les gorges, nous avons du répit car une seule route possible, et nous pouvons alors profiter du paysage magnifique, d'autant plus qu'il fait encore jour, chose qu'apprécie particulièrement Domi en comparaison des années précédentes. Le soleil est sur le déclin et la température agréable avoisine les 23°C. Nous ferons aussi un pointage entre JP et Domi : ils ont, alors 30 minutes d'écart.
Domi arrive au pied du Belvédère de la Maline vers 21h15, où il a décidé de faire une pause un peu conséquente avant la nuit. Là, nous revoyons David et Éric (voiture de contrôle) et Gisèle qui attend sa sœur et Hugues, engagés en grands randonneurs. Ils nous confirment que Domi est en 5ème position. Tandis que Domi avale rapidement de la salade de lentilles, un petit sandwich au kiri et une part de flan, Cécile lui fait un petit massage des jambes. Domi s'équipe pour la nuit : maillot manches longues, gilet, lunettes blanches, lumières. Il repart au bout de dix minutes.
Il s'arrête à peine au PC 4, La Palud sur Verdon qu'il atteint à 22h. Domi a trouvé son rythme et roule seul dans cette première partie de la nuit. Il s'alimente régulièrement, boit moins que dans la journée, mais nous veillons. Il passe au PC 5, Valensole à 24h, sans s'attarder. Il avance bien et n'a pas de baisse de régime malgré l'heure avancée. Je décide de passer à l'arrière pour dormir, puisque Loïc est encore bien vaillant, et qu'il faudra le relayer à un moment ou un autre. Je dois dormir environ une heure, tandis que mes deux grands veillent et surveillent l'itinéraire.
Peu avant la Bastide de Jourdans, en côte, au loin, nous apercevons les lumières d'une voiture qui progresse à faible allure. Un concurrent ? Il n'en faut pas plus pour sortir Domi de son "train-train", pour tenter de le rejoindre. Ce qu'il fait, peu avant le PC 6 de Céreste, qui nous a encore fait perdre du temps. Ne le trouvant pas, comme indiqué dans le road-book dans le village, nous décidons d'appeler ! « Nous sommes 3 km plus loin »... Les 2 cyclistes y arrivent ensemble à 3h du matin. Là, Domi prend le temps de manger un peu, demande des gants, tandis que l'autre concurrent, Laurent Moulineau règle un petit souci d'ordre mécanique. Domi l'attend un peu, car il a un GPS sur son vélo et Il pense que cela risque de nous rendre service sur cette portion du parcours, et surtout de nuit... Effectivement, plusieurs changements de direction sont passés avec parfois des hésitations... Sentant que Domi roule un peu en dedans, nous lui disons de nous faire confiance et de le distancer. Ce qu'il fait assez facilement, et la côte de Murs creuse l'écart entre eux deux. .
Nous poursuivons et aurons plusieurs hésitations, car nous avons parfois du mal à faire coïncider le terrain, le road-book et le GPS !... Cela agace un peu Domi, mais on fait ce qu'on peut !
Le jour se lève vers 5h20, Il fait 12°C (la température chutera jusqu'à 10°C sans y rester très longtemps). Il faut que Loïc, qui s'est assoupi une petite heure, reprenne "du service" car l'itinéraire se complique de nouveau, peu avant Gordes, village tout en pierres magnifique.
Il fait bien jour quand Domi attaque la Côte Sainte Anne (passage à 19%), qu'il gravit somme toute assez rapidement. Il arrive quelques minutes après que Pascal Bride (1er de la même caté que Do) soit reparti. Pascal a pris un sérieux recul, dû à des maux d'estomac. Domi pointe au PC 6 à 8h15. L'accueil au sommet est chaleureux et admiratif, mais Laurent M surgit. Il ne s'arrête pas. Domi reprend la tenue pour le jour et redémarre quelques minutes derrière lui, sans que nous soyons tout à fait prêts... Il est de nouveau en 5ème position.
Et là, deuxième gros incident de parcours ! Nous arrivons sur Domi qui a fait demi-tour, la route est barrée. Il s'énerve, s'engage sur une fausse piste, revient à notre hauteur, nous ne voyons pas quelle route il faut prendre. Nous appelons alors le PC 6, qui nous précise qu'une flèche sur la gauche doit être au pied de la descente. Retour en arrière, et alors, dans ce sens, nous la voyons !!! Domi est de nouveau dans tous ses états, car non seulement il ne pourra plus rattraper Pascal, mais en plus, il va perdre Laurent qui ne s'est pas arrêté au sommet de Sainte Anne.
Cette deuxième erreur nous contrarie beaucoup et nous redoublons de vigilance pour la suite du parcours. Nous passons à Mouriès à 10h14, nous traversons les fameux Baux de Provence où les touristes sont déjà de sortie. Domi en a encore sous la pédale pour franchir allègement le Val d'Enfer.
Les dix derniers kilomètres s'égrènent, nous avons bien repéré qu'il faudra tourner à droite pour prendre la direction de Saint-Rémy.
Et ce sera la troisième erreur ! Nous tournons dès que nous voyons un panneau indiquant Saint Rémy sur la droite... Mais c'est 2 km trop tôt ! Nous sommes sur une trop petite route pour être la D99. Nous réalisons assez vite notre erreur, mais disons à Domi de poursuivre, pensant que nous allons faire comme au col de Murs, c'est à dire, le "zig au lieu du zag". Mais c'était sans compter sur les routes barrées aux abords Saint Rémy à cause de la fête de la Saint Éloi ! Qui aurait pu nous le dire ?... Domi passe, impossible de le suivre, nous le perdons. Nous devons demander à un agent de police, comment rejoindre l'arrivée, la Salle de la Gare. Nous y arrivons 10 minutes derrière Dominique, que nous trouvons en rage, amèrement contrarié. A cause de cette ultime erreur, un autre concurrent lui a grillé la 5ème place, et il termine à 11h07, soit quelques minutes de plus que 24h, délai qu'il ne voulait pas dépasser.
C'est la pluie qui commence à tomber qui renforce le côté décevant de cette performance et de cette arrivée ratée. Domi n'est pas content de son résultat, préfère rejoindre le logement à vélo et nous arrivons déçus à l'appartement. Discussions, explications... . Il mange, se douche, et déjà un peu détendu commence à relativiser. Les erreurs de parcours qui lui ont fait sans doute perdre près d'une heure relèvent de plusieurs facteurs : road-book imprécis, fléchage pas là où il faudrait, ainsi que des erreurs du coureur et de l'assistance.
Nous faisons tous un brin de toilette et prenons un temps de repos bien mérité. Domi et moi dormons jusqu'au moment où Hugues et Laure arrivent vers 15h. Ils sont contents de leur périple mais bien fatigués aussi. Nous leur apprenons que Thierry a bien fini, mais qu'Hervé a bâché car il n'a pas trouvé le contrôle de Céreste. Nous ne sommes donc pas les seuls à avoir eu des soucis de ce genre...
Conclusion
Malgré la place décevante pour Domi, si l'on y regarde sous l'angle « objectif RAAM », c'est plutôt positif. Domi a très bien passé la nuit, il n'a pas eu de baisse de régime et surtout finit bien plus frais que les années antérieures. Cela lui donne bien le moral pour l'épreuve à venir, au combien plus importante, tant sur le plan physique que sur l'envie de la mener à bien. A entendre les commentaires des uns et des autres, Dominique se sent « regonflé » et convient que c'est un bon test pour la RAAM. Il est prêt.
Le lendemain, comme neuf personnes (sur dix) de son assistance sont là, nous tenons notre dernière réunion avant le départ. Nous finissons de mettre au point plusieurs détails d'organisation (horaires, poids des bagages, rotations, etc...), Tout le monde est déjà "dedans" et plein enthousiasme et de confiance pour le départ qui a lieu dans moins de 15 jours. In challah !
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